Les Hommes contre les femmes: Une discussion des Femmes Savantes de Molière
Emma Link
English Explanation
This thesis discusses the play by Molière Les Femmes Savantes, which translates to “Women Scholars.” The play itself is very sexist, as the message is that women should not pursue academics, even for leisure. I take this argument and set it in the historical context, as to attempt to explain why so many men at the time were afraid of educated women. I briefly describe the plot of the play and then proceed to analyze the characters of the show, as each of the 13 characters is used intentionally to get Molière’s point across. I then discuss specific moments in the play that show either the author’s fear or the sexism of the play.
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Le 17ème siècle en France a amené un grand changement dans les arts, l'éducation, la politique, mais aussi dans la vie de femmes. Avec la création des ruelles, ou les salons (le mot plus connu aujourd’hui), les femmes ont gagné du pouvoir. Elles ont commencé à écrire et à publier leurs œuvres. Mais ce fait n'était pas joyeux pour tout le monde ; il y avait des hommes qui étaient fortement contre les femmes éduquées. Un de ces hommes était Molière.
Molière est considéré comme un des grands écrivains français ; il est souvent comparé à Shakespeare. Mais, Molière n’a pas eu le désir de partager le monde littéraire avec les femmes ; il a souvent écrit contre les femmes éduquées, ou même contre les femmes influentes. Son préjugé apparaît clairement dans son œuvre pénultième, Les Femmes Savantes.
Les Femmes Savantes, publiée en 1672, suit une famille aristocratique dans les affres d’une décision importante: quel soupirant est meilleur pour leur fille ? Il y a du sexisme clair dans ce texte, et le traitement des femmes est épouvantable. Cependant, c’est une pièce très drôle en même temps, une stratégie très intelligente de Molière.
Dans cette thèse, je vais discuter comment Molière a commenté les changements dans le monde des femmes à cette époque, et comment Molière, ainsi que d'autres hommes de l'époque, pensaient que ces changements allaient impacter leur vie.
Le Contexte historique
Avant de discuter la pièce elle-même, il est nécessaire de situer Les Femmes Savantes dans le contexte de l'époque. Les trois femmes savantes de la pièce - Philaminte, Bélise, et Armande - passent leur temps dans une ruelle. Les ruelles étaient un lieu dans la chambre de la femme de la maison où il y avait de l’espace pour discuter une variété des sujets ; on y jouait des jeux littéraires, on discoutait des œuvres littéraires, philosophiques et scientifiques, et parfois des thèmes politiques (Larsen, 102). Larsen dit aussi que “these salons … produced and circulated knowledge” puisqu’ils ont attiré les gens connus de l'époque (Larson, 100). Les salons existaient en dehors de la France, mais les salons français étaient les seuls à être mixtes ; il y avait des hommes et des femmes qui circulaient dans ces salons. C’est une des raisons pour lesquelles les salons étaient très spéciaux à l'époque - les hommes et les femmes étaient égaux dans cet espace privilégié. En outre, les salons étaient importants parce qu’ils étaient un des premiers espaces où les femmes avaient du pouvoir et de l’influence ; l'hôte, qui était une femme, avait le pouvoir de diriger la conversation comme elle voulait. Les salons ont aussi encouragé les femmes, ou les salonnières, à lire la littérature classique mais aussi des textes contemporains pour être capable de soutenir une bonne conversation. Cela a créé un groupe de femmes qui étaient éduquées de façon similaire aux hommes (Rossbach, 9/9/24).
Cependant, les femmes éduquées ont créé un problème pour les hommes qui ne les aimaient pas, des hommes comme Molière. Si les femmes sont éduquées, elles peuvent prouver qu’elles sont égales aux hommes, et que les hommes ne sont pas supérieurs. Tandis que c’est peu probable que ces idées étaient des pensées conscientes des hommes, elles forment encore aujourd'hui la base du sexisme ; c’est probable qu’elles ont joué un rôle au 17ème siècle aussi.
Introduction aux Femmes Savantes
Dans Les Femmes Savantes, il y a une distribution de 13 personnages ; cinq de ces personnages viennent de la même famille, avec un autre personnage de plus qui travaille pour la famille. Chrysale est marié à Philaminte, et ils ont deux filles : Armande, l'aînée, et Henriette, la cadette. Chrysale a un frère, Ariste, et une sœur, Bélise, qui passe beaucoup de son temps avec Philaminte et Armande. Philaminte est une salonnière, et son salon est beaucoup fréquenté par Trissotin. Vadius, un ami de Trissotin, visite ce salon quelquefois aussi. Philaminte trouve Trissotin très intelligent et elle veut que son intelligence déteigne sur Henriette, alors elle le choisit pour gendre. C’est un problème parce que Ariste et Chrysale ont découvert que Clitandre, l’ancien amant d’Armande, est amoureux d’Henriette, et qu’elle l’aime aussi. Une bataille de volonté commence entre Chrysale et Philaminte. Martine, leur servante, Julien, un servant de Vadius, et l’Epine, un servant de Trissotin, sont tous impliqués avec les membres de cette famille. Cette histoire se termine chez le notaire ; Chrysale confronte finalement Philaminte, et il saisit son pouvoir et domine dans cette bataille. C’est une fin heureuse pour Henriette et Clitandre, et leurs défenseurs. Mais, pour tous les autres, surtout les femmes savantes, ce n'est pas une bonne fin.
Analyse des personnages
Cette distribution est petite, typique pour une pièce de Molière, mais chaque personnage a un rôle important. Chrysale, le patriarque de cette famille, est dépourvu de pouvoir au début de la pièce, un fait qui est clair pour tous les autres personnages, sauf pour lui-même. Sa femme, Philaminte est le vrai chef de famille ; elle est la personne qui décide de renvoyer Martine. C’est à ce moment-là, dans l’acte 1, scène 6, que Chrysale voit son manque de pouvoir, et qu’il commence à le récupérer. Son plan est d’avoir Clitandre pour gendre, un choix auquel Philaminte s’oppose. Du fait que Chrysale gagne cette bataille, et du fait que son choix est un mariage d'amour, il y a l’idée que c’est l'obéissance aux hommes qui va donner une vie joyeuse aux femmes. Chrysale représente aussi les hommes qui « dorment », c’est-à-dire, les hommes qui sont aveugles aux essais des femmes, spécifiquement des femmes savantes, de gagner des connaissances et du pouvoir. Avec la réalisation de Chrysale qu’il n’a pas de pouvoir, Molière demande aux hommes de se réveiller, et de mettre les femmes à leur place.
Philaminte, avec Chrysale, représente une sorte d’inversion des rôles des sexes. Quand Philaminte décide de renvoyer Martine, Chrysale demande son raisonnement, et elle l’attaque immédiatement, en demandant “prenez-vous son parti contre moi?” (2.6.434). Cet acte de Philaminte est un acte masculin ; Philaminte pense que Chrysale ne devrait pas douter de ses actions. Elle est “a man-sized bully. She has long ago reduced her mate to inglorious subservience. She strides through the play in search of further worlds to conquer.” (Gutwirth, 358). Les caractéristiques que Gutwirth mentionne sont les caractéristiques typiques d’un homme, mais on les voit comme les traits de Philaminte. Ces traits rendent “Philaminte un quasi-homme, sur le modèle de certaines sociétés primitives qui promeuvent les femmes ménopausées à un statut viril.” (Kintzler, 245). C’est difficile d'avoir de la sympathie pour Philaminte avec son arrogance et sa prétention - quelque chose que Molière prévoit - mais, si on considère qu’elle essaie de saisir le peu de pouvoir qu’elle peut attraper, ce n'est pas totalement de sa faute, particulièrement puisque Chrysale a plus de pouvoir qu’elle dans tous les domaines façons. Et, avec le changement de cœur de Philaminte à la fin d’histoire, il est possible qu’elle ait besoin de conseils de Chrysale, ou peut-être d’Ariste. Cette interprétation, que Philaminte a besoin de conseils, est probablement l’interprétation que Molière a voulu.
Armande existe comme un terrain d'entente entre Bélise et Philaminte. Il lui manque le désir d’avoir une famille, comme Bélise, mais elle a des désirs philosophiques comme Philaminte (Kintzler, 252). Au lieu d'être une combinaison plus forte, elle est plus faible, parce qu’elle ne sait pas comment s’orienter. Elle existe comme un faire-valoir d’Henriette ; Henriette est la fille qui n'a pas le désir d'être éduquée, elle veut une famille, et elle respecte son père. Armande veut être une femme savante, elle n’a pas le désir d’avoir une famille - en fait elle trouve “le mariage et ses suites … « dégoûtants »” (Kintzler, 244) - et elle respecte sa mère plus que Chrysale. Armande est un avertissement aux femmes qui ont le désir d'étudier ; à la fin de la pièce, si elle ne se marie pas, elle a deux options : être religieuse ou faire la même chose que Bélise (représenter la folie douce en refusant de se marier et en habitant avec une famille riche), deux options qui ne sont pas attirantes (Kintzler, 253). Ce portrait des salonnières qu’on voit par Armande “personifie[s] the embittered and loveless single woman that Moliere attempted to associate with the image of the salonniere and the learned woman” (Tebben, 201); s’il est réussi, il y aura une marque d'infamie sur les femmes qui veulent étudier.
Henriette est la femme idéale des Femmes Savantes. Elle ne veut pas d'éducation ; elle est contente de se marier et de devenir mère. Au contraire d’Armande, Henriette trouve l'idée de mariage et les choses qui suivent comme naturelle (Kintzler, 244). Cela supporte les idées de Molière et les hommes qui se suivent, comme Rousseau. Elle ne s'intéresse pas à Trissotin et ses airs prétentieux ; elle n'encourage pas ses mauvais poèmes comme les autres femmes. Et, quand Vadius arrive, et les trois autres femmes sont étonnées qu’il parle le grec, son seul commentaire est qu’elle “n’entend pas le grec” (3.3.947), un commentaire assez choquant pour une fille qui est, autrement, parfaite. Mais, son désintérêt envers ce talent montre le même niveau de désintérêt que Molière a ; Molière a créé Henriette pour montrer son idée d’une bonne femme, une femme qui ne s’interesse pas à l’éducation.
Ariste n’est pas un grand personnage dans cette pièce, mais il représente le côté logique. Il est celui qui aide Chrysale à se lever, il est celui qui crée la ruse à la fin qui expose Trissotin. Il est l'exemple d’un bon homme, l’homme que tous les autres hommes devraient vouloir imiter. Sa ruse à la fin montre son ingéniosité et sa sagesse ; c'était évident pour lui que Trissotin s’intéresse à Henriette juste pour la fortune. Ariste soutient Chrysale, et le pousse quand nécessaire, à créer un monde chez eux qui est bon pour les hommes. Ariste représente les hommes qui luttent toujours contre la progression des femmes, qui aiment que les femmes restent à leur place ; il ne voit pas de raison pour un changement.
Bélise est un exemple clair du dédain de Molière pour les femmes savantes. Elle est “la folie douce” (Kintzler, 253) ; une femme qui pense qu’elle est plus intelligente qu’elle ne l’est vraiment. Très vite dans la pièce, sa pseudo-connaissance se présente ; elle croit que Clitandre l’aime, malgré le fait qu’il dit qu’il aime Henriette. Molière se moque de Bélise ; elle explique son raisonnement par “tous les romans ou [elle a] jeté les yeux / [Elle n’a] rien rencontré de plus ingénieux” (1.3.293-294). Molière se moque de la littérature que Bélise lit ; ce sont des romans, pas quelque chose de « vraiment » éducatif. Molière dit que la littérature que les femmes savantes lisent n’est pas quelque chose d’importance, ce sont juste des romans, qui étaient considérés le domaine féminins dans la littérature. Alors, sa connaissance n’est pas la vraie connaissance parce qu’elle lit de la fiction.
Si Ariste représente certains aspects de l’homme admirable, Clitandre représente les autres. Clitandre est respectueux ; il veut demander à Chrysale (pas Philaminte) la permission de se marier avec Henriette. Il est ferme, mais pas méchant avec Armande quand ils discutent de leur relation passée (cependant, c’est un peu bizarre comment il a passé d’une sœur à l’autre). En général, il est l’idéal d’un jeune homme de l'époque, et c’est pourquoi il veut Henriette ; elle est l’idéal d’une jeune femme. D'après Molière, c’est le couple parfait.
Trissotin est le contraire de Clitandre. Clitandre représente le standard pour les hommes, et Trissotin représente ce qu’ils ne doivent pas faire. Comme Armande, il est un avertissement aux hommes ; il ne faut pas passer du temps avec des salonnières, sinon il y a le risque de devenir frivole. Trissotin est un autre personnage dont Molière veut se moquer ; il est dramatique, absurde et égoïste. Ce n’est pas un bon poète, mais quand Vadius le dit, il est fâché ; il est arrogant. Trissotin semble soutenir les salonnières, et c’est la raison pour laquelle il échoue à la fin.
Vadius ne joue pas de grand rôle non plus. Il est un peu comme Ariste, dans le sens qu’il essaie d’avertir Philaminte des motivations de Trissotin. Mais, il n’est pas au même niveau d’Ariste parce qu’il interagit volontairement avec les salonnières ; Vadius a envie de rendre visite à Philaminte et sa ruelle. Il est prétentieux, mais moins que Trissotin, et il semble reconnaître ses limites. Il y a un petit arc dans la pièce où il décide de ne pas passer du temps avec les membres de ce salon, ce qui montre le désir de Molière de mettre en garde tous les hommes qui fréquentent les salons - il veut qu'ils réalisent que les salons ne sont pas de bons endroits et qu’ils cherchent leur stimulus intellectuel ailleurs.
Martine est un personnage intriguant. Elle soutient Chrysale, mais elle frustre Philaminte, parce qu’elle n’utilise pas de beaux mots. Molière l’utilise comme porte-parole pour les femmes, particulièrement dans l’acte 5. Elle dit qu’elle “ne voudrai[t] jamais prendre un homme d’esprit” (5.3.1664), si elle était dans la même situation qu’Henriette. C’est un commentaire intéressant,
pour plusieurs raisons. Premièrement, Martine n’est pas dans la même situation qu’Henriette ; c’est presque impossible à cause de la classe sociale de Martine. Alors, c’est difficile de complètement croire Martine quand elle le dit parce qu’elle semble ne pas complètement comprendre de qui elle parle. Et deuxièmement, “un homme d’esprit” est juste un homme éduqué. Il peut être un homme avec des tendances un peu comme une salonnière, mais de trouver un homme qui manque d’esprit est une tâche plus difficile que de trouver une femme sans esprit - il y en a plein. Mais, malgré le fait qu’elle n’est pas aristocrate, Molière utilise Martine pour représenter la femme ideale dans un facon un peu different qu’Henriette. Martine “lacks education and does not desire it, she is gifted in domestic arts, and she finds Philaminte and her circle unbearable. Further, Martine knows her class rank and stays within its boundaries, unlike Philaminte and Bélise” (Tebben, 203). Martine est la porte-parole pour les idées de Molière ; elle n’est pas aristocrate, mais cela aide dans le support de Molière et ses idées parce que, si une femme qui n’est pas eduquee peut voir la sagesese de ce point de vue, le point de vue doit etre vraiment clair et bien étayé.
L’Épine est un personnage mineur, avec moins d'une dizaine de répliques, mais il est très intéressant. Avec Julien et le notaire, l’Épine reflète le pouvoir de Philaminte. Dans l’acte 3, Scène 2, L’Épine et sa chaise tombent parce qu’il s'assoit trop vite. Les trois femmes savantes se moquent de lui, et Philaminte l’insulte. C’est bizarre, parce qu’il c’est un simple accident, et il ne fait rien pour être insulté. Mais, c’est pour montrer que Philaminte peut le faire, sans raison ; il n’y a personne avec le pouvoir de dire non. Son nom est intriguant aussi : l’épine. Ce n’est pas vraiment subtile ; c’est une blague de la part de Molière. Ce laquais représente tous les hommes qui sont une épine dans le côté des femmes, au moins, dans les avis des femmes.
Si L’Épine dévoile le pouvoir de Philaminte, Julien et le notaire montrent son manque de pouvoir. Julien arrive chez Philaminte pour distribuer un message de son maître, Vadius. Philaminte critique sa phrase, et Julien dit qu’il “noter[a] cela … dans [son] livre” (4.4.1394). Il a un ton sarcastique ; l’opinion de Philaminte n’est pas vraiment importante pour Julien. Le notaire est similaire ; Philaminte veut que son annonce de mariage soit exactement comment elle le dit, avec le langage fleuri, mais le notaire dit s’il “allai[t] … accorder [ses] demandes / [il se] ferai[t] siffler de tous [s]es compagnons.” (5.3.1610-1611). Il dit que s’il écrit ce qu’elle veut, le message va être stupide. Il est direct avec elle, et il dit ce qu’il veut - pas comme Chrysale - et il lui dit que sa phrase est ridicule. Ces deux hommes montrent que le seul endroit où Philaminte a du pouvoir est chez elle ; en dehors de sa maison, elle n’a pas le pouvoir de dicter les mots et actions des autres.
Analyse des Femmes Savantes
L'éducation est un sujet très important dans Les Femmes Savantes ; en fait, il forme le fond de la discussion dans la pièce. Philaminte n’est pas contente qu’Henriette ne veuille pas faire d'études. Alors, pour changer son opinion, Philaminte décide qu’Henriette doit se marier avec Trissotin parce que c’est la seule façon “[d]e rendre [Henriette] sage” (3.4.1085). Ce choix est fondé sur un bon désir - Philaminte veut qu’Henriette aime la connaissance de la même façon qu’elle - mais la façon dont Philaminte le fait est tellement bizarre. Et c’est le but de Molière ; il veut qu’on juge Philaminte négativement, parce qu’il ne soutient pas l'idée que les femmes devraient avoir l'accès à l'éducation. En fait, c’est très clair avec l’intrigue et la description des personnages qu’il veut que son public compatisse avec les hommes, et pas avec les femmes savantes.
Il semble raisonnable de soutenir Chrysale, à cause des actions des trois femmes savantes ; Chrysale est le choix correct. Il soutient Henriette et Clitandre, qui sont encore le bon choix, et il y a un désir de le fêter parce qu’il est du côté de l’amour. Mais, il les soutient parce que cela aide son but - reprendre son pouvoir. Si ce couple était contre son but, il n’y aurait aucune chance qu’il l’aiderait. Par soutenir Henriette et Clitandre, Chrysale avance vers son but, qui est de revenir à son monde préféré, un monde sans femmes puissantes.
Le mot « chimère » est souvent utilisé aussi. Il y a deux sens à ce mots aussi ; il peut être un rêve impossible ou un type de monstre. Les deux sens marchent bien dans le texte, mais l’utilisation dans le sens de monstre est intéressante. Une chimère est une créature qui a une forme bizarre - typiquement un mélange de trois animaux différents. C’est intéressant parce qu’il y a trois femmes savantes dans la pièce. Et de faire une corrélation entre les trois femmes et une créature monstrueuse est un point fort ; Molière dit que les femmes qui ont ces rêves et désirs qui étaient différents du reste de l'époque sont une bizarrerie de la nature.
Quelque chose d’autre qui est choquant est le fait que Chrysale n’a pas de pouvoir chez lui, et qu’il ne le sait pas. Il pense vraiment qu’il est le chef de la maison ; quand Ariste dit autrement, il ne le croit pas. C’est choquant à quel point ce détail est pertinent ; typiquement, si une femme mariée a du pouvoir, à cette époque, c’était parce qu’elle s’en saisit sans la connaissance de son mari. Mais, elle a toujours peur qu’il va le réaliser, comme Chrysale quand Philaminte renvoie Martine. C’est encore un moment où Molière se moque de Philaminte ; elle veut renvoyer Martine parce que Martine n’utilise pas de beaux mots. Chrysale essaie de garder Martine, parce qu’elle est bonne à son travail, mais, en ce moment, sa volonté est plus faible que celle de Philaminte. Et, tout de suite après, Philaminte dit qu’Henriette va se marier avec Trissotin ; elle n'envisage jamais que Chrysale ait une option à propos du choix d’un gendre. Ces deux moments, couplés avec le commentaire d’Ariste, sont un choc avec suffisamment de force pour réveiller Chrysale, et il commence sa quête à regagner son pouvoir.
Mais, avant la chute des femmes, elles utilisent leur pouvoir au maximum. Elles reçoivent leurs invités pour discuter de la littérature, de la philosophie, et du grec. Mais, c’est clair qu’elles ne passent pas le temps avec les gens vraiment éduqués ; quand Trissotin introduit Vadius, et explique qu’il parle le grec, elles sont exaltées. Leurs réactions - “du grec, ô Ciel! du grec! Il sait du grec” (3.3.943) - montrent que leurs invités ne sont pas des gens avec beaucoup de connaissances ; c'était typique pour les hommes aristocrates d'étudier le grec durant leur études. Donc, c’est encore un moment où Molière se moque ; elles pensent qu’elles sont de vraies salonnières, mais leur invité qui fréquente le salon le plus, Trissotin, est un mauvais poète colérique - il n’est pas le type d’invité du salon de la Marquise de Rambouillet.
Molière critique les salonnières, c’est très clair, mais il critique aussi les hommes qui fréquentent les salons. Trissotin et Vadius commencent une petite bataille de compliments qui très vite dégénère en une querelle sur la qualité d’un sonnet de Trissotin. Le commentaire ici est que ces hommes sont comme les paons, toujours faisant le beau et cherchant l’attention, et qui attaquent quand quelqu’un fait une erreur perçue. Et ces hommes sont mauvais au même niveau que les salonnières, sinon plus grave, parce qu’ils permettent aux femmes d'être dans cette position.
Dans l’acte 4, il y a finalement le moment où Clitandre parle à Philaminte de son désir de se marier avec Henriette. Il explique ses sentiments, mais Philaminte ne le considère pas parce qu’il n'utilise pas de beaux mots. C’est une occurrence fréquente dans cette pièce ; Philaminte décide de la valeur en se basant sur leur langage. C’est très superficiel ; Les Femmes Savantes discutent comment une personne est plus que leur mots, avec Martine comme un bon exemple. Mais, Martine supporte le statu quo et l'idée que la connaissance n’est pas importante pour être femme ; Moliere veut qu’elle soit un personnage sympathetique. Elle est contente avec sa place dans la vie (c’est un choque, pour être sûr, mais elle défend cette position très fortement dans l’acte 5), alors elle s’aligne avec Molière et ses idées.
Les Femmes Savantes est une pièce de théâtre très ironique parce que Molière parle de vrais problèmes, mais ce n’est pas pour éduquer, mais pour se moquer. Le monde qu’il decrit est un monde hypocrite ; quand une femme a le pouvoir, c’est un fait incroybale et il est necessaire de se moquer et de retourner son pouvoir aux hommes. Mais c’est naturel pour un homme d’être dans une position de pouvoir, avec les femmes comme les êtres soumis. Armande dit qu’Henriette “a fait vanité de son obéissance” (4.1.1122), dans le sens que c’est une mauvaise chose. Mais, parce que c’est ironique, Molière veut dire à son public que les femmes devraient faire vanité de leur obéissance, et pas de faire vanité de leur études ou leur esprit. Également, c’est aussi une pièce comique, et Molière utilise la comédie en tandem avec l’ironie pour faire le message des Femmes Savantes plus facile à comprendre et plus facile d'être à propos avec.
A travers toute cette pièce, il y a une discussion de qui a la volonté la plus forte : l’homme ou la femme? Et, est-ce que c’est naturel d’avoir quelqu’un dans une position de pouvoir, et l’autre plus faible? Les Femmes Savantes, et Molière, disent oui, c’est naturel d’avoir quelqu'un de plus puissant, et cette personne doit être l’homme. Molière, parlant à travers Chrysale, croit que “le Ciel … donne un plein pouvoir” (5.2.1591) aux hommes sur les femmes ; comme Rousseau va le soutenir, c’est naturel. Cela est aussi montré par Chrysale à la fin de la pièce ; il est le dernier personnage à parler. Il a le dernier mot. Il gagne, et il peut dire “suivez l’ordre que j’ai prescrit / Et faites le contrat ainsi que je l’ai dit” (5.4.1777-1778) sans le désagrément de Philaminte, ou quelqu’un d’autre.
Il est aussi important de dire que, à l'époque, les femmes ne pouvaient pas être actrices. Alors, quand la pièce de Femmes Savantes est sortie, tous les rôles étaient joués par des hommes. Alors, le message des Femmes Savantes est plus fort, parce que ce sont des hommes qui présentent l’idée.
Également, le mot « savante » ressemble au mot « sauvage », un choix intéressant de Molière. Il veut créer un lien inconsciemment entre les femmes d’esprit, ou savantes, et les sauvages. Quand ce lien existe, personne voudra être associé avec l’idée d’une femme savante, et finalement, elles n’existent plus. Quand elles cessent d'exister, il n’y aura pas de gens qui veulent du changement, et les hommes vont rester en pouvoir, avec rien à craindre.
Conclusion
En fait, il y a beaucoup à dire de la pièce Les Femmes Savantes. C’est une pièce intéressante qui montre des idées et opinions de l'époque, mais aussi elle montre le sexisme intrinsèque. Le sexisme est clair dans les personnages et leurs descriptions, dans leurs discussions, et comment ils réagissent avec les autres. C’est clair dans les sous-entendu, et comment Molière veut influencer les avis.
Tous les personnages sont très intéressants, et chacun joue un rôle différent, mais aussi important que les autres. Il y a une grande gamme de personnages féministes, comme Philaminte, Bélise et Armande, et des personnages qui ne pensent pas que c’est important, comme Chrysale, Martine, et Henriette. Mais tous les personnages féministes sont moqués - par Molière qui se sert de ses autres personnages ; son but est de créer une atmosphère où l'idée de l'éducation des femmes est ridicule, et où elles sont juste des mères.
Chaque scène a au moins un moment assez sexiste ; typiquement il y en a plusieurs. La façon dont les salonnières se comportent est dégradante ; elles parlent de sujets qu’elles ne comprennent clairement pas, ce qui suggère qu'aucune salonnière n’a pas de connaissances approfondies. L'idée que Chrysale doit reprendre son pouvoir est bizarre, parce un homme et une femme devraient avoir la même quantité de pouvoir dans un mariage. Bien que le mariage n'était pas égal à l'époque, la point reste. Heureusement, il y a eu du changement depuis le 17e siècle, et c’est plus égal aujourd’hui ; tous les vœux de Molière ne se sont pas réalisés.
En général, c’est une pièce forte, mais avec des problèmes idéologiques. C’est clair que Molière a eu des sentiments très forts contre les femmes, particulièrement les femmes éduquées. Il y a un sous-entendu de peur durant toute la pièce, en fait, c’est la chose qui pousse Chrysale à réagir. Il est clair que Molière, et les hommes qui pensent comme lui, n’ont pas voulu de changement du statu quo ; ils pensent que les hommes et les femmes devraient rester à la même place que toujours.
Bibliographie
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